Aujourd'hui, je suis de passage dans la ville d'Asn, et j'ai décidé de faire une petite visite surprise à l'école de ma sœur, cet école imposante au milieu de la ville. Ils me laissèrent facilement entrer quand je leur ai dit que j'étais de la famille d'α. Je marchais tout le long de la grande allée, j'admirais les jardins de l'académie, aussi beaux que la ville. Ce n'est qu'une impression mais, parfois, j'avais l'impression d'entendre un petit "pan" venir d'en bas. Mais je ne me faisais pas d'illusion, ça devait être la chaufferie au sous-sol. Il y avait une foule d'élève à ma gauche, ils semblaient s'amuser, donc je les ai laissé tranquilles. Ils semblaient regarder un combat, criant comme ça. Ça ne devait être qu'un de ces matchs idiots de jeux-vidéos encore, les sons étaient vraiment réalistes, des bruits de balles et de métaux qui se fracassaient. Ils avaient mis le son un peu trop fort, d'ailleurs.

J'atteignis le bâtiment principal pendant que j'étais encore en pleine réflexion sur la foule de tout à l'heure, mais une certaine voix m'interpella. Celle de ma très tendre sœur. Elle avait l'habitude de me saluer gentiment, mais pas cette fois. Elle ne fit que me dire « Qu'est-ce que tu fais ici ? Pars de cette académie, de cette ville, le plus vite possible. Tu ne devrais pas être là, tu n'auras jamais dû être là. » avant de partir au plus vite, en entendant un bruit plus distinct et des oiseaux s'envoler un peu plus loin dans le campus. Je ne comprenais pas ce qu'il se passait. Étant de la famille, je pensais avoir le droit de rendre visite en cet après-midi fabuleux, mais je me retrouve avec ma sœur, α, me demandant de partir ? C'est impensable.

Réunissant toute mon énergie, je commençais à sprinter vers ce coin de forêt où elle était partie un peu plus tôt. Ce n'est qu'au moment où j'entendis un coup de feu que je me précipitai vers le lieu où α pouvait être. J'avais peur du pire, bien que l'académie était fortifiée. J'étais arrivée, j'étais horrifiée. Je la voyais, avec cette arme dangereuse qu'est un revolver dans les mains, et le corps d'une personne visiblement blessé à ses pieds. Elle pointait son arme contre une autre personne, armée d'un couteau, je ne comprenais pas, je ne pouvais plus réfléchir, j'étais paralysée de la tête au pied. Je m'étais effondrée quasi instantanément. L'adversaire de ma sœur semblait m'avoir vu et prit la fuite, et α me remarqua tout de suite après me disant que je devais partir, partir, encore et encore. Partir pour ne jamais revenir. Je ne pouvais l'entendre correctement, encore sous le choc, mais je comprenais pourquoi elle m'avait dit ça.

D'un coup, je me réveillai en sursaut. J'étais vraisemblablement chez moi, à Londres. Tout ceci n'était qu'un mauvais rêve, et α est en sécurité dans son école. Ce rêve n'était que l'incarnation de mes soucis pour elle, mais je n'ai rien à craindre. Plus rien à craindre. Je sortis de mon lit, descendit les escaliers, lorsque la vieille femme tachée du ménage me dit « Oooh, Mme Ω, enfin réveillée à ce que je vois ! Vous aviez maintenant dormi deux jours depuis que vous êtes revenue d'Asn, je me faisais du soucis ! »...